Il faisait nuit noire à l'intérieur de cette vieille bicoque branlante. Impossible de voir à plus de dix centimètres. Je tâtonnais le mur pour y trouver le précieux interrupteur, source de lumière et de réconfort pour l'homme que j'étais. Un flash illumina aussitôt l'endroit, m'aveuglant presque l'espace d'un instant. Je papillonnais des yeux le temps de m'habituer à la nouvelle source lumineuse, avant de faire un premier constat de l'endroit ou je me trouvais.
Le sol, composé de plancher, était pourri par endroits, atteins par la moisissure et l'humidité. Les murs n'étaient pas franchement mieux, le papier, pour ce qu'il en restait, gondolait et se décollait quand il n'était pas tout simplement arraché. Quelques meubles limés par-ci par-la, un vieux canapé défoncé, un fauteuil qui demandait à se faire achever, un meuble télé qui n'était pas en reste lui non plus. Le tapis était dans le même état que le sol, moisi, à noter qu'il était aussi recouvert d'une multitude de taches brunes. Seule la table basse posée devant le fauteuil avait encore l'air plus ou moins en bon état. L'endroit était bien évidemment, couvert d'une épaisse couche de poussière. Mais ce qui rendait la pièce vraiment glauque, c'était peut être les traces de griffures profondes et les taches de sang partout. Je pouvais aisément passer un doigt dans les entailles au mur et au sol. Un homme ou une bête ? Je n'voulais pas vraiment le savoir dans l'immédiat. Je respirais par le nez, difficilement, l'odeur était terriblement nauséabonde, et l'air vicié. Impossible de distinguer quoi que ce soit avec mon appareil nasal.
Je claquais la porte derrière moi, avant de la refermer au verrou. Bien que délabrée elle aussi, c'est d'ailleurs ce qui m'avait permis de forcer le loquet, elle devrait permettre de bloquer temporairement quelqu'un, ou quelque chose. Il ne faisait pas bon de laisser les portes ouvertes de nos jours. Depuis combien de temps cette cahute était elle à l'abandon ? Était elle réellement abandonnée ? Cette pièce me mettait bien trop mal à l'aise, et si le doute commençait à s'installer, je courrais droit à ma perte. Je décidais de faire le tour du propriétaire.
Commençant par rabattre les rideaux sur les fenêtres, je m'assurais qu'ils seraient assez épais pour filtrer correctement la lumière provenant de l'intérieur. Je voulais passer inaperçu pour le peu de temps que je resterais dans les lieux. Pas le besoin ou l'envie d'inciter les maraudeurs à venir me rendre visite. Une fois ma source lumineuse "couverte", je décidais de faire réellement le tour de la maison, histoire de vérifier que j'étais bien seul dans les lieux.
Je commençais par faire le tour du rez-de-chaussée. Pourquoi fallait il que je choisisse une putain de baraque avec un étage ? L'espace de la cuisine était un peu plus sain que la pièce à vivre. Déjà, les traces de griffures étaient moins présentes, et les taches de sang n'étaient plus. Par contre, ici aussi des marques de griffures, bien qu'un peu moins profondes. Le frigo était lui réellement marqué. La faim les avaient sans doute poussés à s'y attaquer en priorité, même si pour le coup, ils n'en avaient plus réellement d'utilité.
En regardant le frigidaire, la panique me saisit. Si j'avais du forcer la porte pour entrer ... C'est que rien n'était sortit non plus ... Je devenais fébrile, jetant des regards partout autour de moi. Ou ? Ou pouvaient ils être ? Je parcourais la maison beaucoup plus rapidement, oubliant mes pseudos consignes de sécurité. Saisissant le premier objet qui me passait sous la main. Une lampe d'appoint ... Quelle arme de destruction massive.
J'arpentais les étroits couloirs qui séparaient la pièce à vivre du reste des pièces utilitaires, mon arme de fortune levée devant moi, prêt à frapper. Toujours la même méthode, pousser la porte doucement, reculer rapidement, et vérifier ensuite qu'il n'y avait rien dans la pièce. C'était peut être tout juste comme méthode, mais au moins, ça évitait de se manger une de ces choses en pleine face de façon tout à fait inattendue. Rien de plus, rien de moi. C'était, du moins avec ce qu'on pouvait encore en voir à la télé y'a quelques temps, la façon de faire des flics. Evidemment, fallait pas être cardiaque, mais je doute que les cardiaques soient encore de ce monde pour nous le confirmer à l'heure actuelle.
J'me suis fait envoyer de force sur lol, je finis donc ça plus tard D8