Dans un bureau ovale, un homme propre et à la carrure sérieuse se tenait avec beaucoup d'élégance. Son visage paraissait anxieux et un peu inquiet. A la première approche, nous pourrions penser que cet homme n'attendait rien de spécial, mais juste que le temps passe. Pourtant, lorsque la sonnerie du téléphone retentit, on pouvait apercevoir sur son visage comme un soulagement et un brin d'espoir. Il s'empara du téléphone et le mit à l'oreille. Quelques secondes passèrent avant qu'il ne commence à afficher un sourire satisfait.

« C'est parfait. Nous nous rapprochons de notre but. »

Quelqu'un venait de frapper à la porte. Un léger « toc, toc, toc ». Ni forcé ; ni désobligeant. L'homme assit remit le téléphone dans le combiné, toussa légèrement et cria un distingué « Entrez ! » à la personne qui attendait derrière la porte. Cette même personne entra et s'invita à aller vers le bureau pour saluer son hôte. L'homme fit une légère courbette pour finalement s'asseoir à son tour. Il mit une de ses jambes sur l'autre et mit ses mains sur ses genoux. Droit et fier, il regardait la personne derrière son bureau avec beaucoup de distinction. Il lui fit un léger sourire confiant.

« Êtes-vous au courant des nouvelles, monsieur le président ? »

Le président des Etas-Unis acquiesça du regard et resta silencieux. Cependant, il était toujours autant satisfait du coup de téléphone qu'il venait de recevoir. Il se leva sans effort et regarda derrière lui. Il regardait à travers une immense fenêtre, toute aussi circulaire que le bureau en lui-même. Il scrutait l'horizon et les nombreuses voitures qui circulaient dans le pays qu'il avait le devoir de protéger.

« Je pense que nous nous rapprochons peu à peu de la conquête de votre monde ; monsieur Black. Je vous remercie une nouvelle fois de nous avoir informés qu'un tel monde puisse exister. Où les sciences techniques seraient ridiculement mises en arrière pour laisser place à cette chose que vous appelez alchimie. Voyez-vous, monsieur Black, notre monde aussi a eu des alchimistes. Des gens intelligents mais des personnes un peu trop folles qui se prenait pour des magiciens. »

Il fit une pause et se retourna de nouveau vers l'homme qui écoutait attentivement le discours du président. Ce type continuait de sourire assez bêtement et avec un ton faux. Le président posa ses mains sur son siège et regarda celui qui était en face de lui.

« Le monde est vaste, monsieur Black. Et j'en ai pratiquement pris le contrôle. Cependant, votre monde à vous l'est tout autant. Et, je ne peux m'empêcher de penser que deux mondes sous l'obéissance de l'armée Américaine est la meilleure chose à faire. Et puis, ils vont voir que les sciences de notre monde sont bien meilleures et bien mieux avancées ! Rien qu'avec l'arme nucléaire, ils ne pourront pas rester fiers bien longtemps ! N'est-ce pas, Black ? »

Il commença à rire assez haut et fort comme le font les gens dans ce monde. Ce qui irrita légèrement ce monsieur Black qui fit semblant de trouver ça amusant. Mais il laissa couler et se concentra de nouveau sur le président qui sortait deux verres et qui les rempli avec une bonne bouteille d'un alcool fort qu'ils appelaient Whisky. Les doses étaient faibles mais cette boisson ne manquait vraiment pas en goût et en tonus gustatif. Evan H. Black en avait pris l'habitude et ne se fit plus prier pour avaler d'un coup sec la boisson alcoolisée. Il remit le verre sur le bureau et baissa les yeux.

« Et bien Black ? Vous êtes bien silencieux aujourd'hui. »

Evan H. Black réfléchit quelques secondes en regardant la moquette d'un agréable rouge et leva les yeux d'un coup. Puis, il renfila son sourire narquois et certain avant de se lever à son tour.

« Je vous fait entièrement confiance président Jack Humphrey. Je compte sur vous pour déclencher une guerre dans mon monde. Pour envoyer le plus possible de vos hommes. Pour conquérir ce qui est caché derrière la porte. Et, je me ferai une joie de vous y amener. »

Il continuait de sourire. Un sourire rassurant. Il avait caché dans le ton de ses paroles une pointe de sérénité. Il était certain qu'il avait conquis le cœur de cet homme. Qu'il l'avait manipulé pour arriver à ses fins. Sur ces dernières paroles, entièrement assouvi et bienheureux de la situation, il salua le président des Etas-Unis d'Amérique et s'avança vers la porte. Il l'ouvrit, et regarda une dernière fois vers l'homme aux grandes allures.

« Vous ne serez pas déçu. »