Quête et enquête (with Edward Elric and King Bradley)

La chaleur de l'air ambiant faisait suffoquer hommes, femmes et enfants. Ils avaient beau vivre en cette ville depuis des années, son aridité restaient difficile à supporter. En fait, la seule à ne pas en souffrir était Lust, qui, en sa qualité d'homoncule, n'était pas sensible à la température l'atmosphère. Sa peau restait pâle et ses esprits clairs. Elle en avait besoin pour mener à bien ses projets. Projets eux-mêmes encastrés dans son projet ultime, la quête de son humanité perdue. La matière première de cette recherche en était l'objet lui-même.

En effet, Lust devait recruter -ou plutôt trouver- les humains nécessaires à l'élaboration des recherches au sein du laboratoire le plus secret et le plus malsain du quartier général de Central City. Dans une vieille maison, aux abords de la ville de Lior, qu'elle avait elle-même louée pour une bouchée de pain, elle séquestrait des dizaines de personnes afin de selectionner les cobayes les plus intéressants. Ses méthodes de "recrutement" variaient selon la cible. Pour les hommes, qu'ils soient agés de 7 à 77 ans, c'était très simple : elle jouait les demoiselle en détresse et les priait de venir l'aider à arranger on ne sait trop quoi (en général ils ne demandaient pas de détails et la suivaient un regard égrillard sur le visage) dans sa demeure. Pour les jeunes et les vieilles femmes, elle pretextait pas exemple que sa soeur était sur le point d'accoucher, par exemple, ou que son nourrisson avait quarante de fièvre. Les rares fois où ses combines ne marchaient pas, elle promettait une récompense -en nature ou en or- à ceux qui voudraient bien l'aider. Les désirs sont si prévisibles n'est ce pas ? En somme, elle arrivait toujours à ramener sa proie dans son antre. Mais comment faisait-elle donc pour garder captifs tous ces gens ? La méthode est simple et archaïque : elle le droguait grâce à la belladone, en leur offrant un verre dès leur arrivée chez elle.

Le "casting" était bien sûr éprouvant. Lust cherchait en chacun de ses captifs l'énergie vitale la plus puissante : l'alchimie. Bien que tout le monde de pratique pas cet art ancestral, chaque humain possède en lui la possibiliter de développer cette faculté. Le don initial varie en chaque humain. Inutile de vous dire que les moins doués étaient abattus, la gorge tranchée par les ongles surhumains de leur hôtesse. Le dernier homme qu'elle avait testé était un militaire venu à Lior -quelle ironie du sort!- pour enquêtre sur de mystérieuses disparitions. Il avait "réussi" les tests et serait bientôt envoyé au laboratoire n°5.

C'est ainsi que Lust se promenait dans la ville de lumière, en quête de proies. Elle se cachait sous une cape noire, se fondant ainsi dans la masse de pélerins qui foisonnaient en ville. C'est au detour d'une rue qu'elle aperçut le garçon en qui se sciendaient tous ses espoirs : Edward Elric. Etrangement, il n'était pas accompagné de son "petit" frère. Quand l'armée ne savait plus que faire, elle envoyait un gamin, c'était vraiment lamentable. Au grand étonnement de la jeune femme, le garçon était accompagné du Généralissime en personne. Pride venait-il vérifier que tout se passait comme prévu? Lust resta observer quelques instants l'alchimiste en hésitant sur ce qu'elle allait faire de lui. Elle aurait bien envoyé un clin d'oeil de connivence à son confrère homoncule mais tenait à rester inaperçue. Son regard s'arrêta alors sur la monstre à gousset qui brillaient parmi les vêtements de l'adolescent. Voilà un outil qui pourrait bien être utile à ses expérience, sinon à son casting. Lust attrappa un gamin qui se faufilait justement près d'elle et lui susurra, tout en lui glissant quelques pièces dans les mains :

-Rapporte-moi la montre de ce garçon et je t'en redonnerai deux fois plus !

Elle le laissa alors filer sans le quitter un seul instant du regard.

Lior... Une petite ville pas comme les autres. Tout ceux qui connaissent l'existence de cette ville le savent. Enfin, du moins, savent qu'elle est un peu glauque. Malgré que cette ville ait été construite sous un soleil de plomb, cela n'empêchait pas qu'elle soit tout aussi sombre et malsaine que les autres. Presque plus. Moi, ce que je savais sur cette ville c'est que tous les habitants de Lior étaient des personnes extrêmement naïfs et également un peu idiots. J'en avais fait l'expérience déjà avec le père Cornello qui leur faisait croire à un dieu inventé de toute pièce par les homonculus. Toute personne saine d'esprit se serait rendue compte que tout ce qu'il faisait était du bluff, un mensonge. Quelques rumeurs disaient qu'ils étaient re tombés sous le contrôle de quelqu'un. Quand on m'avait dit ça, ce que je pensais des habitants de Lior se confirmait: ils sont vraiment un peu stupides.

Nous arrivions donc à Lior, nous descendions de la voiture sous ce soleil qui tapait contre mon manteau rouge. Contre mon bras en ferraille. Je le sentais chauffer. C'était abominable. Enfin, j'étais déjà venu ici, maintenant, il va suffire de quelques minutes pour que je m'y habitue. Donc, nous allions partir à la recherche de ce type. Le commandant Rosenle j'ch'sais plus quoi. Mais, ce qui était vraiment bien, c'est que j'allais en savoir plus sur la pierre Philosophale. Enfin, je l'espère. Il s'agissait peut-être d'un stratagème pour que je vienne sans râler. Mais bon, maintenant que j'y suis on va suivre le mouvement et on verra après.

Je suivais donc. Je restai toujours à quelques mètres derrière le généralissime et observer chacun des moindres gestes des habitants. Mais également si quelque chose dans les bâtiments et autre avait changer. Tout était exactement pareil, comme la dernière fois. Enfin... Y'avait quelques trucs de changer. Après tout, l'armée y avait mis son grain de sel... Je me demande d'ailleurs si quelques uns des habitants ne m'auraient pas reconnu. Certains par curiosité regardé en notre direction. Mais, j'avais aperçu quelques gosses et même, quelques hommes et femmes me regardaient avec la plus grande attention et me fixaient jusqu'à que je sois assez loin d'eux pour qu'il n'aperçoive même plus un petit point. Là, je commençai à repenser à la première fois où j'étais venu. Surtout à Rose. Je lui avais certes briser tout ses rêves, mais, elle avait finit par accepter. Cette femme m'avait beaucoup touché, j'espère qu'elle va bien...

Je m'aperçus qu'un môme me suivait. Quand il arriva assez près de moi, il me regarda dans les yeux. Je fis de même. Je me demandai vraiment ce qu'il voulait. Puis, à une grande vitesse, il tira sur ma montre à gousset et commença à courir avec. Je regardai dans la direction du généralissime. Je crois qu'il n'avait pas remarqué que je ne le suivais plus. Soit, je commençai à suivre le garçon. Une course de vitesse débuta. Il courait vite ce môme ! J'espère que cette fois, il ne me manque aucune visse sinon, je suis vraiment mort !

J'étais juste à quelques mètres du gamin quand il commença à ralentir devant une silhouette noir. Personnellement, je continuai à courir aussi vite qu'au départ. Ce qui fut payant. Comme il avait ralentie, j'étais maintenant très près du gosse. Je mis ma main sur son épaule et m'aperçus que lui, n'avait plus ma montre dans la main. C'est vrai, il c'était arrêté. Juste devant cette silhouette plutôt féminine. Je me redressai et regardai la femme tenir ma montre. En quelques secondes, je transmutai mon bras pour le mettre en position de « combat ». Il y avait maintenant, sur mon bras, une lame juste au dessus de ma main en métal.

«

»

Sans bouger de sa place, Lust observa en souriant la course-poursuite entre les deux gamins. Ils étaient tous deux très rapides et une distance de seulement quelques mètres se maintint entre eux pendant toute leur course. Enfin, après avoir fait courir le jeune Elric une bonne dizaine de minute, le gamin embauché par la jeune femme revint vers elle pour lui ramener la montre. Evidemment l’alchimiste de métal le suivait de près. Lust fit un sourire enjôleur au jeune garçon puis attrapa l’objet qu’il lui tendait avec fierté. Aussitôt l’épaule mécanique d’Elric se posa sur le petit voleur qui, soudain effrayé d’avoir été rattrapé, alla se cacher derrière Lust. Celle-ci contempla le jeune alchimiste et se mit à rire alors qu’il lui criait dessus. S’il n’était pas aussi agaçant, il aurait pu être adorable. Comme pour enfoncer le couteau dans la plaie, la jeune femme s’amusa avec la montre, la faisant balancer de gauche à droite tel un pendule, sous les yeux furibonds de son propriétaire. Continuant de jouer avec la montre à gousset, elle répondit à Elric :

-Les dames ne courent pas dans les rues, je ne voulais pas me ridiculiser comme toi …. Qui suis-je et pourquoi je veux cette montre ? Me croirais-tu si je te disais que je suis antiquaire ?

Lust cessa de remuer la montre et la rangea dans son corsage, un petit sourire satisfait aux lèvres. Il n’oserait tout de même pas venir la récupérer ici. Puis, elle attrapa le petit voleur par le col et le plaça devant elle. Sortant ses « griffes », elle les plaça sous la gorge du gamin qui sursauta en les voyant, puis reprit :

-Je n’ai aucune envie de répondre à tes questions. Oublie la montre et va-t-en loin d’ici, ou bien j’ouvre la gorge de ce si serviable et si charmant bambin. Je sais fort bien que les alchimistes d’état ne sont pas tous des anges, mais laisseras-tu un enfant innocent mourir, juste pour récupérer ton joujou ?

Le pauvre gamin tremblait et fixait les ongles menaçants avec des yeux exorbités. Relevant les yeux il semblait supplier l’alchimiste tout en gémissant. Lust remarqua soudain que le Généralissime n’accompagnait plus Elric. Sans doute n’avait-il pas été capable d’entrer dans la course. C’est l’un des grands inconvénients de la vieillesse : on devient vite faible et incompétent. Qu’importe ! Elle n’avait pas besoin de lui pour se débarrasser des morveux. C’est alors qu’une odeur d’ammoniaque parvint aux narines de Lust. Elle s’aperçut alors que le petit voleur n’avait pas tenu le choc et s’était soulagé dans son pantalon. Quelle étrange émotion que la peur, elle vous rend si vulnérable…. Et puant ! Elle fronça les sourcils en le fixant intensément. Le gamin fuyait son regard pour le reporter sur son éventuel sauveur. La jeune femme fit de même et apostropha Elric :

-Alors, tu t’es décidé ? Nous sommes tous deux impatients de connaître ta réponse ! Préfères-tu ta montre ou bien la vie d’un enfant ?
:

Cette femme... Il me semble que je l'ai déjà vu quelque part. Ou alors juste aperçu. J'sais pas, j'sais plus. Mais en tout cas, ça pas l'air d'être une sainte. Elle fit jou-jou quelques instants avec ma montre, la faisant balancer devant mes yeux comme pour m'hypnotiser. Finalement, cette garce mis ma montre entre sa poitrine. Eurk, si j'arrive à la récupérer elle sera souillée à jamais. Pendant cette pensée assez grotesque, elle, elle faisait un sourire qui m'était adressé, d'un air moqueur et pas tout à fait net.

Je n'eus pas le temps d'essayer de reprendre ma montre en fait. Elle pris contre elle le petit garçon qui m'avait dérobé ma montre et elle allongea ses ongles sous son coup. Je fus d'abord surpris. Très surpris même. À vrai dire, c'est pas quelque chose que l'on voit tous les jours des ongles qui s'allongent tel quel. Je regardai la femme menacer le jeune homme et gardai mon calme. Je n'avais pas à m'inquiéter pour ma montre vu que mon alchimie sans cercle ne repose pas sur cette montre d'argent. En fait ça m'inquiétait plus pour ce qu'il y avait écrit à l'intérieur. Mais bon, après, vu devant le soucis dans lequel j'étais confronté, c'était assez infime et maladroit de penser d'abord à ma montre qu'à cet enfant.

Enfin, il ne fallait surtout pas qu'en voulant m'attaquer à cette femme je risque de blesser l'enfant. Tss, s'il ne l'avait pas écouter et qu'il ne m'avait pas piquer ma montre, il n'en serait pas là ce morveux. Enfin qu'importe, c'est aussi le travail d'un Alchimiste d’État de sauver des vies. Ouais génial. Peut-être faudrait-il en plus leur donner des médailles à chaque vie sauver. Bref. Comme tout bon toutou de l'armée, soyons courageux.

Je regardai le gosse, puis donnai des légers coups d’œil discret autour de moi, histoire de trouver assez vite quelque chose à transmuter pour me défendre. J'étais quand-même dans un position assez chiante, je ne pouvais pas faire bouger le sol de peur qu'elle ne le blesse en tombant. Si j’essaie d'attaquer, elle risque également de le tuer. Arg. À moins que. Hm Hmm.

« Le chantage, ça marche pas avec moi. Je partirai avec ce gosse et ma montre. »

Je me baissai en quelques secondes, claquai des mains et sortis du sol une grande lance en fer. En deux trois mouvement, je me relevai et couru vers le femme. Arrivé à quelques mètres d'elle, je la contournai et passai derrière elle. La lance n'était en fait qu'une feinte pour arriver à mes fins car si je l'avais transpercé de dos j'aurais pu risquer de trouer le petit avec elle. Donc, derrière elle, je lâchai la lance, me baissai et collai mes mains contre le sol après les avoir préalablement fait claquer. Je n'étais pas du tout sûr que ça allait marcher mais si je n'essaie pas, c'est certain que je n'allais arriver à rien. Donc, le sol se mit à trembler, assez doucement, puis, je fis sortir une grosse bosse du sol sous elle. Je sais, j'ai fait bouger le sol, je me contredis. Mais, peu importe, j'avais pas d'autres idées. Je me relevai et courrai vers le gosse qu'elle avait commençait à lâcher. Quelques instants dans les airs car propulsée par le mouvement du sol, je passai en dessous d'elle et attrapai le môme au vol qui chialait comme une fillette. Je m'écrasai avec lui sous moi contre le sol. L’atterrissage fut assez dur, mais le résultat est bon : il a l'air de ne pas être trop blessé. Par contre moi, j'ai l'air d'un con sur lui. Je le relevai, en même temps que moi et le poussai.

« Barre-toi, vite ! »

Je me retournai et sentis des courants d'air, l'affrontement sera difficile.

N'empêche, encore un qui m'a sous estimé en pensant que mon alchimie sans cercle était contrôlée grâce à une minable montre à gousset.

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